Kélerdut - Domaine des Rochers.

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dimanche 22 juin 2014

La Glycine



Bien sûr j’ai entendu ses arguments : son grand âge, sa magnifique floraison au printemps et patati et patata…

Pas question de remettre ça à plus tard ; Elle s’est beaucoup épaissie et risque de rompre les portants de la tonnelle.

Je vais livrer le combat avec mon assistant, un outil terriblement efficace : la perche-sécateur.  Avec la perche je peux aller très haut ; sa mâchoire meurtrière est une alliée sûre. Pour l’instant, je fais la maline, car je sais que je remporterai la 1ère bataille, mais au bout du compte sa lutte pour la vie dans ses tiges lancées vers la lumière est la plus forte. Je tends la perche et saisie les branches entre les mâchoires du ciseau. Il y a des branches épaisses et noueuses, pleines d’arthrose et aussi de jeunes tiges d’un vert pâle qui se jettent sans vergogne vers les branches voisines du magnolia. Elles s’emberlificotent langoureusement mais avec une autorité qui ne laisse aucune échappatoire. Ma lance court au secours du magnolia. Du magnolia je passe au jasmin étoilé que j’ai négligé de sauver depuis longtemps.La Glycine, c’est d’elle dont il s’agit, a jeté sur lui ses lianes anodines : papillons parme et étoiles blanches se mélangent en une cascade de parfums suaves.

Les feuillages s’entassent au sol. Il faudra en faire des fagots pour les évacuer au prochain passage du camion municipal.

Après 2 heures d’une bataille inégale, je rends les armes. La mâchoire du sécateur bave un jus vert et la main marquée par la corde qui actionne le couperet lève le pouce, demandant grâce.

Tu ne perds rien pour attendre ma belle glycine. Quand l’automne t’aura enlevé tes feuilles je te mettrai au régime sec et te débarrasserai de tes velléités…jusqu’au printemps afin qu’à nouveau voisins et passants s’extasient devant tes grappes papillonnantes et ton parfum de miel.

lundi 16 juin 2014

Le tilleul



Je suis à la maternelle, dans le petit réfectoire et pour une fois, je suis avec les autres enfants, sans fièvre, ni rhume ; j’ai échappé à l’excès d’attention de ma grand-mère et de ma mère. La tisane de tilleul nous est servie au goûter. La vapeur tiède s’élève de ma timbale : je ressens une grande plénitude en buvant la tisane où le goût du tilleul se mêle à celui du plastique.
Avec Juin revient le parfum du tilleul et ce bonheur flottant qui m’étreint avec tendresse.