Kélerdut - Domaine des Rochers.

Kélerdut - Domaine des Rochers.
Kélerdut - Domaine des Rochers.

lundi 28 février 2011

Le mal être au travail

Samedi 26 février, 9 h 15. Quelques instants à traîner dans la cuisine entre la table, du petit déj, l’évier, et la buanderie où le linge s’est accumulé dans la corbeille pendant la semaine. Je débarrasse la table de ses miettes que je parsème sous l’arbre de la cour, là où les tourterelles viendront sans crainte. Je les observe  depuis une semaine roucoulant et picorant en lançant des oeuillades furtives vers la maison.  Le vieux prunier  s’éclate en fleurs blanches. Je ne me lasse pas d’admirer le vieil arbre qui nous offre un bouquet tout blanc au-dessus du tronc raviné et tordu d’arthrose.
Le ciel est gris, il neige sur les Pyrénées mais à Toulouse, ça va ; pas trop froid.

Je dresse l’oreille : « ….une étude européenne montrerait qu’il n’y a pas de crise de la valeur travail… ». L’émission « On n’arrête pas l’éco » -Alexandra Bensaïd- vient de commencer et le sujet me fait saisir mon cahier fourre-tout. Je note en sténo -toujours très utile pour les cas d’urgence, le plus dur c’est de se relire ensuite) oui je sais y’a le podcast mais c’est pas pareil ! - les propos de la journaliste et de ses invités. Hubert Landier (spécialiste d’audits de climat social et des risques psychologiques au travail) et Dominique Méda (chercheuse, philosophe et sociologue) font part de leurs réflexions sur le thème du stress au travail.
« …mais on aimerait que le travail prenne moins d’importance dans la vie. Une comparaison européenne montre que les français sont ceux qui sont les moins satisfaits au travail et qu’ils sont les plus stressés des européens : problèmes de salaires, problèmes de reconnaissance monétaire et non monétaire. Pas de perspective de promotion.
Toutefois au sein d’une même entreprise les choses peuvent être différentes suivant les salariés et selon le management local ».
Les transpositions littéraires du stress au travail font référence à des écrivains connus ou moins connus ; Zola  -bien sûr « Germinal » avec le travail de la mine- ainsi qu’Amélie Nothomb dans « stupeur et tremblements » (très bien à mon goût). Je pense aussi à un écrivain social actuellement plus souvent cité mais dont il n'est pas question dans l'émission et je m'en étonne : Gérard Mordillat dont le livre « des vivants et des morts » a été porté à l’écran TV dans un téléfilm que j’ai trouvé excellent et en plein dans l’actualité.
Ces écrivains écrivent sur des situations où l’humain n’est plus pris en compte.
Nathalie Kuperman auteur du roman « Nous étions des êtres vivants » dit que son roman est né de la nécessité de parler de la morosité ambiante et délétère qu’elle constate dans son entourage ; des amis sont détruits parce que confrontés à des exigences qui ne sont pas les leurs c’est le « mortel management » titre du polar d’entreprise de Christian Poissonneau.

Oui, il existe un nouveau genre littéraire, le roman d’entreprise. C’est nouveau et c’est bien le reflet d'une réalité de plus en plus marquante sur la  souffrance au travail.
J’ai lu un roman de Delphine de Vigan où il est question de nucléaire (intéressant quant on est plongé dedans pourtant le souvenir que j’en ai gardé est très vague) mais je ne sais plus s’il s’agit de « les  heures souterraines » avec lesquelles elle a remporté le prix du roman d’entreprise en 2010 .

Dans mon cadre de travail, un hôpital, je côtoie des collègues face à ces difficultés : les contraintes de changements d’organisation du travail, d’outils sans cesse nouveaux auxquels il faut s’adapter et à intégrer rapidement pour être « opérationnel », les CDD qui remplacent des titulaires épuisé(e)s, en bout de course… une philosophie du travail qui s’étiole face à l’urgence, la course au rendement (nous sommes dans un hôpital !) devant des patients qui n’ont plus la patience d’attendre parce qu’ignorants du contexte vécu de l’autre côté du brancard par l’aide-soignante, l’infirmière ou la secrétaire médicale. Tout cela est une réalité qui peut conduire des salariés à des états de dépression, à la maladie parfois longue.
Je connais parfois intimement les situations de chacun(e) : un divorce, une maladie, les soucis des enfants, les conflits entre salariés d’un même service ou avec la hiérarchie qui elle-même relaie la pression de la direction qui elle-même est la courroie de transmission du ministère de la santé. La boucle est bouclée et à quel prix !
Hubert Landier fait le constat que le collectif « ne marche plus ». Les salariés n’ont pas le soutien de leur hiérarchie ou de leurs collègues.

L’aspect syndical, la place du médecin du travail sont complètement absents dans l’émission ; sans doute aurait-il fallu davantage de temps pour inclure ces aspects mais c’est à mon sens une grosse lacune de l’émission d’avoir évacué ces paramètres dont celui du C.H.S.C.T (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) -à peine mentionné-Il est vrai que les médecins du travail n’existeront bientôt plus dans les entreprises. Ils sont déjà peu nombreux à travailler au sein d’un établissement à part entière. Les mutualisations, le manque de candidats ne tarderont pas à les faire disparaître ou tout du moins à les déconnecter de la réalité entre le salarié et son travail.

Après la littérature c’est le théâtre qui sort de la boîte à outil : le « théâtre à la carte »  est implanté  en France depuis 1992. « Théâtre à la carte » intervient auprès d’entreprises,  d’administrations pour permettre d’évacuer le stress. Des scénaristes montent une pièce à partir des entrevues avec les salariés. A partir d’un travail de journalisme les scénaristes écrivent les dialogues plus vrais que vrais. Ces représentations permettent de libérer la parole et sont une alternative originale aux formations classiques très en vogues sur « gérer le stress » etc. Apparemment c’est une affaire qui marche : la demande  augmente de 20 % depuis 2 ans.
Face à ce miroir les salariés font une approche décalée de leurs difficultés de management ou face à leurs hiérarchie.
Les gens sont pris aux tripes.

C’est sans doute un début mais ce n’est pas suffisant. Je vois de nombreux collègues salariés, au travail et je constate de plus en plus le désengagement général par rapport au travail : on vient travailler pour gagner sa vie matérielle, sans croire qu’il y ait autre chose à gagner ; l’enrichissement de l’échange, du collectif se perd alors que les salariés souhaiteraient être davantage associés à la stratégie de l’entreprise. Le mal-être vient de ce que le travail n’est plus au centre des préoccupations. Les 35 h ont amené une prise de conscience d’un temps libéré pour le loisir, et pas uniquement pour le dépenser avec un capital que la plupart n’ont pas  mais pour s’octroyer une respiration qui devient de plus en plus nécessaire en dehors du travail.
L’interview fait ressortir la nécessité d’évaluer des indicateurs différents de ceux du PIB ; comment évaluer les indicateurs du capital social ? Ne doivent-ils pas aussi être intégrés dans la courbe de croissance ? L’efficacité au sens économique d’un pays ne passe-t-il pas aussi par le bonheur au travail ?
La comparaison avec nos voisins  fait le constat d’une préoccupation plus grande dans les pays du nord en ce qui concerne les indicateurs sociaux.

Même s’il y a une prise de conscience de la part des cadres et des dirigeants d’entreprises les idées toutes faites  sont encore trop souvent colportées : non le stress au travail n’est pas que la conséquence de facteurs personnels et médicaux.

Je me souviens d’un échange très intéressant fin 2009, lors d’une réunion entre camarades d’un Comité où Christophe Abramovski nous avait fait un exposé clair et passionnant sur « la souffrance au travail ». Voir les ouvrages de : Christophe DejoursDanièle Linhart.
J’avais noté qu’il y a moins de 6000 médecins du travail pour 22 millions de salariés. Qu’un salarié sur 8 développe des TMS (troubles musculo-squelétiques). Nous avions parlé de la valorisation du travail par le jugement qu’on porte sur l’utilité, la beauté, la singularité. Une faille sur l’un de ces 3 jugements peut créer une brèche pour la souffrance.
Dans les nouvelles formes d’organisation du travail les évaluations individuelles des performances ne donnent plus de place aux résistances clandestines.

Pour conclure : l’émission d’Alexandra Bensaïd était trop consensuelle à mon goût et n’a pas donné d’exemples d’expériences d’organisation du travail telles que celles pratiquées en Norvège, en Yougoslavie ou ailleurs. Je suis un peu restée sur ma faim.




MES BIJOUX CREATIFS POUR TOUTES OCCASIONS

Rien de plus facile que de se faire plaisir à peu de frais : regarder les vitrines, glaner des idées, choisir des harmonies de couleurs qui se marient bien ensemble et s'accordent aux couleurs des vêtements que vous aurez près du visage. Penser aussi à la couleur des cheveux, du rouge à lèvre. Bref un vrai travail de décoratrice !

En centre ville de Toulouse les perles, tiges et fermoirs s'achètent soit à la Droguerie (place Roger Salengro la jolie fontaine sur la place derrière Monoprix) soit rue Cujas (dans l'entrelas de ruelles du vieux Toulouse en bordure de garonne, tout près de la place de la Bourse) "LES JOLIES TROUVAILLES". Les vendeuses sont très sympathiques et vous conseilleront pour vous lancer dans l'aventure. Evitez le samedi après-midi : toutes les jeunes filles de Toulouse s'y retrouvent et c'est un véritable essaim qui bourdonne sur les coupelles de perles de toutes les couleurs de toutes les formes. Le matin c'est très calme et on peut y passer des moments tranquilles.

Les outils peuvent se limiter à la pince pour couper les tiges ou fermer les extrémités (4,50 €)

Les cones pastel sont faits en papier canson découpé d'un  trés long triangle dont la base est de 4 cm qui va rétrécissant ;  j'enroule la partie la plus large autour d'une longue aiguille ou d'un crochet ; je retire l'aiguille sans déformer le cone. Je colle la fin du triangle et passe un vernis incolore pour renforcer un peu le papier et donner un aspect plus fini. On peut varier les formes à l'infini.
Le prix de revient pour les boucles roses est de 2 € au total. Les boucles papier bien moins. Donc cela reste très très raisonnable et cela permet de varier les couleurs, les modèles du classique au plus farfelu. Y'a plus qu'à essayer !

mercredi 23 février 2011

EL PATUFET (conte catalan)

La Rateta y En Patufet

L'Histoire de Patufet (mon cousin de l'autre côté des pyrénées m'a indiqué ce lien où vous entendrez le conte en langue originale et la chanson) racontée à mon "petit fet" à moi.

Patufet est un personnage populaire d’un conte catalan. Durant mon enfance, j'ai entendu très souvent cette histoire avec la chanson très rythmée qui l'illustre. Je  l'ai racontée à mon tour à mes enfants. Je l'ai dite à mon Patufet de 4 ans en alternant les deux langues français et catalan puisque cela fait partie de ses origines et le conte a ma grande surprise a remporté un très gros succès. Exit, Mireille l'abeille, Babar l'éléphant. Quant un enfant aime une histoire il ne s'en lasse pas surtout si on ajoute à chaque fois un détail qui fait rebondir son intérêt.
Donc, il était une fois un enfant tout petit, coiffé d' une grande barretina (bonnet rouge) pour que ses parents puissent le retrouver plus facilement. Il est curieux et un peu polisson jusqu’au jour où il décide de prouver à tout le monde qu’on peut lui faire confiance. La première épreuve qu’il accomplit pour s'affirmer est d’acheter du safran. Comme les gens ne peuvent le voir, il évite de se faire écraser en chantant :
Patim patam patum,
 Homes i dones del cap dret,
Patim patam patum,
No trepitgeu en Patufet
(Patim patam patum / Hommes et femmes qui venez vers moi / Patim patam patum / Ne marchez pas sur Patufet).
Bien sûr les gens ne voient pas Patufet, il est trop petit ; ils ne distinguent qu’une pièce de monnaie qui avance. Ensuite il décide d’aller à la ferme pour amener le  repas à son père, mais il s'est endormi sous un chou et se fait manger par un bœuf. Ses parents le recherchent en appelant « Patufet, on ets ? »  (Patufet, où es-tu ?) et il répond de l’intérieur du bœuf :

Sóc a la panxa del bou,
que no hi neva ni plou.
Quan el bou farà un pet,
Sortirà en Patufet!
(Je suis dans la panse du bœuf / Où il ne neige ni ne pleut./ Quand le bœuf pétera/ Patufet sortira !) Ils entendent la petite voix de Patufet au bout d’un moment et la mère fait manger tant d'herbe au bœuf que celui-ci finit par en péter ! C'est ainsi que Patufet est délivré.
Cette histoire symbolise le passage à l’âge adulte. De nombreuses versions de ce conte existent dans tous les pays européens : le personnage porte toujours un nom évocateur de sa petite taille : Poucet, Pouçot, Grain-de-Millet, Tom-Thumb (Tom Pouce) en Angleterre, etc.
A la notion d'enfreinte aux consignes, de danger, de séparation, de retrouvailles avec la maman s'ajoute le mythe de l'enfant mangé entier (comme dans Pinocchio dans le ventre de la baleine, le petit chaperon rouge et la grand-mère dans le ventre du loup) et surtout tout se termine bien !
Mon petit fet à moi y ajoute le personnage  qui l'obcède en ce moment : un loup méchant dans le bois, histoire de donner plus de piquant et susciter la peur (qui fait tellement de bien quand on ne la laisse pas s'installer trop longtemps ) mais tout se termine dans de grands éclats de rire quand le pet monstrueux du boeuf est évoqué. Le pipi/caca a toute sa place dans ce conte tonitruant ! Bref c'est un conte idéal pour l'imagerie enfantine.

lundi 21 février 2011

Le café le matin

J’aime beaucoup écouter la radio : à la cuisine c’est France Inter.
Tout en buvant mon café noir, j’écoute le billet d’Audrey Pulvar (ça commence bien !). Je connaissais la belle Audrey par la TV et c’est avec plaisir que je l’écoute sur France Inter. Si j’ai tilté ce matin c’est que grâce à la lecture récente du livre des prénoms bibliques et hébraïques (de Marc-Alain Ouaknin et Dory Rotnemer édité chez Albin Michel) j’ai appris plein de choses sur l’histoire des peuples juifs, égyptiens… Tout comme j’aime visiter les lieux de culte pour ce qu’ils représentent de l’histoire des hommes et de leur génie, les religions, les mythes, ramènent toujours à l’humain et la façon dont elles sont transmises peuvent expliquer très souvent les raisons (cachées) de l’asservissement de certains groupes ou les guerres entre peuples.
Audrey Pulvar parlait ce lundi matin du livre de Guillaume Hervieux, spécialiste des religions, « L’ivresse de Noé ».
La cracotte est restée supendue en l’air et j’ai écouté r e l i g i e u s e m e n t Audrey expliquer qu’il s’agit dans ce livre de « la remise en cause d’un mythe, biblique, celui de la malédiction de Cham ».

Je vous laisse écouter  :
"l’ivresse de Noé" est une ivresse dont l’un des fils de Noé, réputé Noir, Cham, aurait été témoin et qui lui valut la malédiction de ses descendants, voués, pour des siècles et des siècles, à être serviteurs des serviteurs -entendez esclaves. Une malédiction qui a longtemps servi, entre les XVème et XIXème siècles, à justifier la traite des Noirs.
Mais c’est une lecture très différente de ce mythe biblique que nous propose Guillaume Hervieux. Dans les chapitres IX et X de La Génèse, Cham fils de Noé, voit, sous sa tente, son père ivre et nu et ne détourne pas le regard. Il sort de la tente et avertit ses frères Sem et Japhet qui, eux, entrent à reculons sous la tente, puis couvrent la nudité de leur père.
Selon Guillaume Hervieux, démonstration très argumentée à l’appui, ce n’est pas simplement pour avoir vu son père nu et avoir compris le secret de sa naissance que Cham suscite ainsi le courroux d’abord paternel et ensuite divin. Si Cham, à travers son fils Canaan, subit le châtiment de l’esclavage c’est parce que d’un point de vue étymologique, l’expression biblique censée signifier « voir la nudité » peut aussi se traduire en hébreux, comme « s’approcher, donner son lit conjugal, donne sa couche»… il y aurait donc eu inceste, entre Cham et Noé !
Voilà pour un premier tabou attaqué par Guillaume Hervieux, mais ce n’est pas le seul.
Non, l’autre question que pose Hervieux c’est de savoir si vraiment Cham peut être considéré comme l’ancêtre de tous les Noirs, dans les textes sacrés, et si son fils Canaan, qui est celui sur lequel tombe la malédiction, est lui-même noir. Parce que s’il ne l’était pas, la théorie selon laquelle cette malédiction serait la justification biblique de l’esclavage tomberait bien sûr, d’elle-même.
Alors évidemment, les historiens, les théologiens, les hommes et les femmes d’églises en sont revenu depuis longtemps, de cette « justification » de l’esclavage par la malédiction de Cham et de Canaan, mais ils ne sont pas nombreux à remettre ainsi en cause le sens même de cette malédiction. D’après Guillaume Hervieux, non seulement on ne trouve -quand on cherche avec minutie et en mettant différentes études, textes et traductions en perspective- aucun fondement dans la bible des chrétiens, celle des juifs, ou dans le coran à cette fameuse malédiction des Noirs, mais cette malédiction avait en fait pour objet d’obliger Canaan et sa descendance à défendre une terre alors nommée Palestine.
La vraie malédiction de Canaan est, selon Guillaume Hervieux, une légitimation divine à la conquête de ce territoire, alors palestinien, par les hébreux.
Depuis 3 500 ans, nous rappelle-t-il, la Palestine est l’objet de luttes d’influence mais aussi de brassage des populations, elle a changé à plusieurs reprises de mains, passante notamment sous influence des Hébreux, des Philistins, des Egyptiens, des Perses, des Romains, des Arabes musulmans, des croisés chrétiens, des Ottomans, des Anglais, des Palestiniens et des Israéliens.
Résultat, aujourd’hui, Palestiniens et Israéliens descendent de ces populations et face à face se dressent deux identités religieuses revendiquant la même terre alors qu’elles ne sont qu’un miroir de l’autre. Au fond, le rejet des juifs, de la part des musulmans, comme l’inverse, c’est du déni de soi-même !
Guillaume Hervieuw remercie, dans son livre Olivier Petre-Grenouillau, l’historien spécialiste des questions de l’esclavage, dont les écrits et les propos ont parfois suscité de violentes polémiques. Je ne doute pas que cette Ivresse de Noé ne produise aussi quelques belles joutes verbales ou écrites !

Intéressant non ? Merci Audrey Pulvar.

dimanche 20 février 2011

QUE FAISIEZ-VOUS AUX TEMPS CHAUDS ?

« Que faisiez-vous le 03 février dans la soirée ? »
J’ai toujours été frappée de cette question dans les interrogatoires policiers. Comment peut-on remonter le temps sans se tromper ? Télé ? Ciné ? Théâtre ? En train d’assassiner le voisin ?  Ou sous la couette avec un bon bouquin ?

En réalité je m’en souviens parfaitement. J’avais reçu l’info par mail et je tenais à participer à l’hommage à Daniel Bensaïd mort le 12 janvier 2010. Une soirée avait eue lieu en Janvier. Vous la trouverez sur ce lien lemaidanielbensaid.blogspot.com. Depuis sa mort, une association s’est créée appelée « Le mai Daniel Bensaïd ».

Sa compagne Sophie, sa sœur Nicole, ses camarades et un public nombreux (300 personnes suivant mes estimations, 50 d’après la police - je rigole -) se sont pressés Salle du Sénéchal à Toulouse, pour se souvenir de lui et démontrer l’attachement aux idées qu’il défendait. La soirée avait aussi et surtout pour but de s’inscrire dans les luttes actuelles "Retraites - Magrheb - Hôpital Marchant".

Cathy Granier (militante au NPA, à Réseau sans frontières…) se souvient du journal « l’allumeur du belvédère » qu’ils animaient au Lycée Bellevue « lieu d’échange politique et poétique… ». Dans ce journal il faisait vivre sa réflexion politique avec toutes celles et ceux qui ne veulent pas baisser les bras.
Serge Pey,  dit plusieurs textes poétiques et drôles : l’histoire d’une ficelle et d’un pantalon, d’une pyramide, d’un face à face, d’un labyrinthe et d’un dragon ; des images et des paraboles à foison.
Daniel Mermet rappelle la présence fréquente de D.Bensaïd sur les ondes de « Là-bas, si j’y suis », du grand sportif qu’il était en tant que cycliste. Toujours fidèle à ses combats radiophoniques et  à son souci de donner la parole, D. Mermet l’a fait passer de l’un à l’autre. Et de citer trois mots qui étaient il y a peu de temps encore considérés d’une autre époque. Attention, ouvrez vos parapluies : ça tombe ! « Capitalisme », « Lutte des classes » et « Révolution ».
Eh oui ça choque. Mais, dit Daniel Mermet, le mot est revenu…avec la crise et les effets de ce capitalisme. La lutte des classes ? Nous sommes descendus dans la rue en octobre 2010 pour dire qu’on était tous devenus individualistes « Je lutte des classes ».
Révolution ? N’est-ce pas cela en Tunisie, en Egypte, au Yémen ?
D. Mermet poursuit « nous avons une révélation de ce qu’est l’oligarchie, c’est cela avec les Talibans. La révolution a dit non en prenant les risques d’une autre tyrannie possible ». C’est cela ou bien les régimes totalitaires. Les Arabes ont rejoint l’humanité…

Les interventions suivantes font référence aux différents mouvements sociaux qui ont secoué la France ces derniers mois.
Je regarde avec intérêt le public dans la salle, attentif, grave, varié en âges, en horizons : je reconnais des camarades militants du Nouveau Parti Anticapitaliste largement présents, des profs, des personnels de santé… Marie-Cécile Périllat (militante au NPA) rappelle le mouvement des retraites. Ce mouvement s’inscrit dans une séquence qui a commencé dès le début des années 1990 (en 1995, en 2003, un sursaut en 2006 et en 2010). Il y a eu beaucoup de luttes sectorielles chez les enseignants, les travailleurs sociaux et de santé. Tout cela conduit à une homogénéisation de la classe salariale, au refus de la remise en question du rapport au travail et à une maturation sociale et politique.
Je suis d’accord avec Marie-Cécile quant elle dit que tout n’a pas été perdu sur la lutte des retraites : comment quantifier les échanges, les acquis en relations humaines que nous avons gagnés dans les entreprises, dans les syndicats ? Ils sont pourtant bien palpables. Une confiance nouvelle, une énergie ont été gagnées.
Enfin Marie Rajablat fait un compte-rendu fort émouvant de la lutte de l’hôpital Marchant. Ce conflit, commencé le 18 octobre 2010 est le résultat d’un ras-le-bol massif des personnels. Pendant 66 j, 24 h/24 h les syndicats CGT, F.O, Sud CFDT sont rassemblés.  Marie détaille les étapes douloureuses : la responsabilité qui a été celle des camarades les plus impliqués qui ont soutenu la volonté des salariés « nous devions incarner nos croyances…faire face au harcèlement de la direction de l’hôpital et essayer de répondre à toutes ces luttes qui montaient (à Purpan, Rangueil…) Elle signale le soutien du NPA, des Alternatifs, des Libertaires, des eurodéputés, d’un collectif interprofessionnel, mais aussi la démission de la « CGT Santé » départementale. Dur dur de voir la défection d’un tel syndicat.  Elle signale, amère, l’absence totale de soutien de la part des élus du département de la Haute-Garonne.
Tout à coup  alors qu’il nous avait été répondu inlassablement auparavant qu’il était impossible de trouver des infirmières, on nous accorde enfin l’enveloppe budgétaire la plus importante depuis  3 ans  et des embauches à tour de bras. Après 66 jours de présence continue sous les tentes, dans le froid, le 24 décembre 2010 la tente est pliée car cela avait encore un sens de le faire à ce moment-là. Nous avons fait la démonstration que résister c’est possible.
Je sens bien que Marie Rajablat est encore toute entière face  à ses collègues, à ses camarades du syndicat C.G.T, très marquée par l’émotion et les doutes qui l’ont traversée. Les discussions ont été âpres et l’énergie déployée a été immense. Rien n’est inéluctable et quand des espaces de rêves sont ouverts il faut aller jusqu’au bout pour ne pas les décevoir.

Salah Hamokrane est là aussi en  témoin d’évènements qui se sont passés dans les banlieues en 2005 et qui se poursuivent toujours même s’ils sont absents des médias. Il faut se souvenir que c’est Villepin alors 1er ministre qui a signé en 2005 le décret « d’état d’urgence » sur tout le territoire national ! Ce n’était pas arrivé depuis la guerre d’Algérie.
S. Hamokrane s’insurge contre l’idée que les « quartiers » sont des déserts de lutte politique…ce sont des mobilisations qui sont issues de l’histoire de l’immigration. Avec le groupe « Origine contrôlée » il s’emploie à se réaproprier une histoire politique qui est la sienne. Il est essentiel de poursuivre le travail d’éducation populaire et d’éducation politique.

Je perçois la fragilité de S. Hamokrane ; il pense à ses parents, à la génération qui « rasait les murs dans les années soixante ». Quand la maman de Salah est hospitalisée à l’hôpital J. Ducuing, toute la famille Hamokrane est là. Lorsque nous tenions dans le hall de l’hôpital le bureau pour le vote citoyen pour maintenir le service public de la poste, ils étaient là, et sont venus voter bien sûr. Nous étions en famille.
Il raconte pourquoi les travailleurs immigrés logés dans des Foyers Sonacotra (tous bien connus pour leur grand confort et leur locataires pétés de tunes) font l’objet d’un acharnement depuis presque 2 ans de la part de la CRAM. Ces travailleurs qui perçoivent moins de 600 € par mois ne remplissent pas l’obligation de résidence de 6 mois par an en France. Ils ont toujours vécu ainsi dans ces allers/retours entre la France et le maghreb.  Les shibanis doivent rembourser entre 10000 et 22000 € suivant les cas. Ces « vieux » âgés de 70/80 ans ont travaillé dans l’agriculture et n’ont pas été déclarés. Leur état psychologique est désastreux.
C’est ça l’engagement de S. Hamokrane et d’autres. Y’a du boulot !
L’heure tourne le micro circule. Il faut partir, la tête et le cœur plein des espoirs et des chants qui les accompagnent avec les voix de Moustaki, de Lluis Llach, de Ferrat. Verrons-nous ce monde un jour ? Nous sommes plus nombreux qu’on le croit, à y croire !

lundi 14 février 2011

Les sushis des Galeries Lafarfouillette

Au dernier étage des "Galeries" j'ai mangé des sushis, avalé une soupe parfumée aux algues avec Soeurette. Quand j'étais enfant et même bien longtemps après j'y allais pour savourer un café liégeois dans des coupes glacées en métal argenté. C'était alors un snack très bon enfant avec de hauts tabourets devant des comptoirs en U au milieu desquels circulait la serveuse. Comme sur le tapis à bagages de l'aéroport, les consommations sortaient par miracle d'une trappe et circulaient sous l'oeil des consommateurs attentifs à leur commande.  Si la serveuse était occupée votre consommation tournait, tournait.
Aujourd'hui c'est très différent : le public est moins mélangé, les générations âgées s'y retrouvent moins, les mémés qui aiment la castagne n'aiment pas forcément l'asiatique.  La déco est zen, le mobilier en bois a remplacé le formica. La vaisselle est en plastique sauf les baguettes puisqu'ici le parti pris est asiatique. On fait la dînette, mais c'est plus chic qu'au macdo et en plus c'est bon, enfin pour ceux qui aiment. Le café est en dosettes "what else" et on peut le déguster sur la terrasse : la vue est toujours aussi belle sur les toits de Toulouse. Par beau temps on voit les pyrénées.

GATEAU A L'ORANGE

J’ai fait ce gâteau hier dimanche très vite au retour du marché. J'avais un peu trainé, difficile de ne pas s'arrêter devant les étals ...J'ai acheté une branche de Lys. Nous attendions une amie  qui a franchi la porte au moment où je finissais de remplir le moule. Lorsque nous en sommes arrivés au dessert, le gâteau était refroidi ; ouf ! le timing était just .
Les ingrédients sont généralement tous dans le placard : farine, sucre, beurre ramolli, sachet levure, 2 œufs, 1 orange (lavée).
On pèle l’orange en prélevant le zeste et en laissant la peau blanche. On en presse le jus qu’on réserve.
On fait fondre 125 g de beurre au four qu’on a allumé (5/6) pour cuire le gâteau. On fouette le beurre avec 115 g de sucre en poudre. Il va devenir un peu crémeux. On ajoute les œufs entiers un à un et on mélange au fouet, puis 115 g de farine et 1/2 sachet de levure,  ensuite le jus d’orange et le zeste d’orange réduit en poudre avec un robot mixeur (quantité qu’on veut). Un zest d’orange c’est beaucoup ; je conserve (au frigo) le surplus dans un bocal fermé  en verre avec du rhum ou autre alcool pour une préparation ultérieure.
La pâte doit être homogène. On ajoute un petit verre du parfum de son goût : rhum, cointreau, eau de vie…
J’ai versé la pâte dans un moule à manqué (aux bords un peu hauts) sur du papier sulfurisé que j’ai huilé.
Ensuite j’ai enfourné à mi-hauteur du four 5/6 et laissé cuire 20 mn environ. Je surveille la couleur du gâteau qui va prendre une jolie couleur caramel. Après l’avoir laissé refroidir, on peut le parsemer de sucre glace mais c’est assez superflu, sauf si on veut faire un dessin au pochoir pour le rendre plus présentable.

Ce gâteau pourtant simple est très savoureux et a un petit goût craquant sur le dessus. Accompagné de chocolat noir et d’un petit verre de moscatel, il a conclu honorablement notre repas.

samedi 12 février 2011

SELF DEFENSE

Pour affronter l'hiver, ok il est bien entamé, mais février n'est pas fini et il faut pas vendre la peau de l'ours...et puis ça servira pour l'hiver prochain, donc j'ai commencé à prendre dès Novembre sur un 1/2 sucre le matin 15 gouttes de teinture alcoolique de Propolis (Bzzzz). J'applique ce petit traitement les 15 premiers jours du mois jusqu'en mars compris. Après j'arrête, le prunier est en fleurs et les abeilles butinent. 
J'applique ce traitement avec un cérémonial qui me rappelle celui de l'absinthe que je n'ai jamais goûtée. D'ailleurs ça me fait penser qu'il faut que j'essaye.

TRUCS SANTE

C'est le week-end ; on s'étrille !
Pour avoir des dents blanches après les cafés, thés, cigarettes (je pense à Mano, mon petit parisien à qui je dédie cette rubrique) je pratique un truc très simple et à la portée de tous.
Les deux ingrédients pour cette cuisine de "Yaya" ou grand-mère sont : le bicarbonate alimentaire - qui recèle plein de vertus - et l'eau oxygénée qui va jouer un rôle de désinfectant.
Une fois par semaine : tremper la brosse à dents dans l'eau oxygénée puis légèrement dans le bicarbonate et brosser les dents après l'utilisation du produit habituel (j'utilise pour ma part un dentifrice au fluor). Essayez et vous verrez : attention aux éblouissements de vos dents dans le miroir !  Prévoir les lunettes de soleil qui complèteront votre équipement matinal.  
Avec un peu d'imagination vous verrez fleurir au coin de votre bouche un oeillet rouge, vous sentirez les embruns sur votre peau et le vent ébourrifera vos cheveux tandis que vous serez allongée à l'avant d'un hors-bord bondissant,  et là oui, vous serez pareil(le) à la pub colgate des années 80.

lundi 7 février 2011

Mes références : chanteur(se)s et poètes

C'était l'entr'acte, Samedi soir, salle Nougaro au festival "Détour de chants". Il était assis dans un canapé noir, grand blond au physique de bûcheron canadien -pourtant il est danois- mais a déboulé dans les années 70, de sa Belgique pour nous chanter les petits éléphants, perdus, Mireille la mouche et autres thèmes d'animal blessé. Il est fidèle cet homme, à lui d'abord, à ses idées, ses engagements, à ses amis troubadours du pays de Cocagne (ce sont ses mots). J'ai rencontré Dick Annegarn lors d'un énième Festival du Verbe. Il anime avec une passion désintéressée d'honnête homme à Lafitte (près de St Bertrand de Comminges) un festival qui réunit des poètes simples et généreux qui manient le verbe comme personne, des jeunes et des moins jeunes, des gens de peu (de biens). En 2008, j'avais eu par hasard connaissance de cet évènement resté assez confidentiel. Pourtant y étaient en toute amitié pour Dick Annegarn, "M" le chanteur petit-fils d'Andrée Chedid disparue hier soir et d'autres, moins célèbres. "M" avait joué et chanté des poèmes de sa grand-mère. Nous avions passé le week-end à Lafitte, assis dans l'herbe, à écouter poètes et slammeurs sur des trétaux avec pour fond de scène le décors naturel de cette campagne où vit celui qu'aujourd'hui les trentenaires ne connaissent plus. Samedi soir, c'était la même simplicité, une parole libre. Nous avons parlé des difficultés de l'Association des Amis du Verbe, du mépris des politiques pour une "petite forme" qui a dû laisser la place, bien que plus ancien, à un cheval de Troie qui est passé par Marathon et qui a eu le dernier mot. Il a la rage Dick. On l'a bien senti.

La cocagne : la richesse d'un pays où "si tu cognes, tu gagnes !"

A partir de Lavaur, pour atteindre ce petit paradis, vous prendrez la route vers St Paul-cap-de-joux. Des champs labourés de terre noire, des vallons, des bois...et puis le château de Magrin, où l'on fabriquait le Pastel. Ce bleu pur comme ce dimanche de février au-dessus de nos têtes. La richesse de toute une contrée, de Toulouse blottie contre la Garonne qui a vu s'édifier les palais des riches pasteliers : l'hôtel d'Assezat par exemple, l'hôtel de pierre, rue de la Dalbade et tant d'autres aux fières tours, aux clochetons glorieux. Le billet d'entrée de 8 € (une place de cinéma) vous fera découvrir la culture de la plante et sa transformation après une multitude de procédures lourdes et nauséabondes (puisqu'il était nécessaire d'uriner sur la plante à un certain moment de la transformation). Les coques étaient ensuite séchées sur le séchoir un temps certain (comme disait Fernand Raynaud) et réduites en poudre ensuite. La couleur obtenue était d'un bleu ciel très spécifique qui permettait de teindre les tissus. Le pastel a eu d'autres lieux de culture, s'est exporté partout dans le monde.
Nous avions visité l'endroit 15 ans auparavant, et la visite avec les enfants nous avait enchantés. Nous attendrons quelques années encore pour la refaire avec nos petits-enfants...
Nous profitons de cette splendide journée pour lézarder entre les taupinières, sur nos plaids à carreaux. On saucissonne, tout en faisant passer les bouchées d'une goulée de vin rouge qui accompagne nos virées. Le vieux sac bleu "Addidas" est de la sortie aussi et finit toujours par faire le coussin pour un moment de détente béate.
Après une petite marche entre les champs et les bois nous reprenons le chemin du retour avec l'impression d'être allés au bout du monde.

dimanche 6 février 2011

LE PAYS DE COCAGNE

C'est vers Lavaur que par ce beau dimanche de février, nous avons choisi d'aller. "l'hommedemavie" avait choisi la destination depuis notre base de lancement située dans les toilettes -puisque c'est là que s'entassent nos diverses cartes, brochures et autres guides à partir desquels nous sélectionnons nos balades- et une fois passé midi, nous sommes sortis du brouillard. Lavaur sommeillait encore dans une température de saison mais qui nous surprend toujours car soleil ne rime pas toujours avec l'accent de Mireille.
La brique rouge, maisons bourgeoises du XVème, XVIème, restaurées ou en cours, murs lépreux aujourd'hui après un passé qui fut glorieux ; les vestiges d'une cité protégée par sa cathédrale gothique languedocienne à souhait et son clocher d'où toque le Jacquemart, son célèbre automate.
Au fil des ruelles froides, une école où flotte une banderole d'instituteurs en colère (une classe supprimée) et le drapeau de la république - comme un défi aux coups répétés sur l'école. Une vague de tristesse nous gagne.

Pourtant, au concert de la veille nous avions rechargé nos accus et repris  Espoir : L'ESTACA de Lluis LLACH a résonné comme au bon vieux temps. Nous étions transportés par les "GRANDES BOUCHES" qui ont clôturé dans la ferveur le 10ème festival "DETOUR DE CHANTS". Des voix de grande qualité, des musiciens pareil et un public déchaîné ! Une soirée géniale !!!

mercredi 2 février 2011

Tarte arabo andalouse

Hyper simple et inratable ; c'est une recette de ma soeurette que je fais souvent parce qu'elle est excellente si on aime le citron, le goût de l'amande, toutes ces saveurs du sud.
D'abord on cuit à blanc à four 6/7 pendant 10 mn environ, une pâte brisée - "à blanc" signifie sans rien dessus : une fois la pâte posée dans le moule à tarte et piquée, on étale une feuille de papier alu sur laquelle on dépose quelque chose d'un peu lourd qui permettra à la pâte de cuire sans lever - donc une vieille boîte de haricots secs dont la date est périmée (c'est ce que je fais avec les mêmes haricots depuis des années), ou des petits cailloux (style ceux du bocal du poisson rouge qu'on découvre un matin le ventre à fleur d'eau, la bouche ouverte).
Vérifier la cuisson : quand les bords de la pâte brunissent, sortir du four.
La Crème
Râper le zeste de 2 citrons (lavés) - en presser le jus. Faire fondre 75 g de beurre dans une petite casserole.
Mélanger vivement 4 oeufs avec 200 g de sucre semoule. Ajouter à ce mélange le beurre fondu, 100 g d'amandes en poudre puis le jus des citrons et le zeste.
Verser cette crème sur la pâte et remettre au four toujours au thermostat 6/7.
Je ne regarde pas la montre, je surveille le four et tourne au bout de 10 mn le moule dans le four pour que la cuissons soit égale partout. Quand le dessus se colore en brunissant légèrement, sortez la tarte - on va dire  1/4 d'heure environ.
On laisse refroidir et on met au frais. Au moment de servir on peut ajouter du sucre glace dessus mais sans rien c'est aussi bien.
Régalez-vous !

Dans la salle de bain, c'est sud radio

De France Inter, je passe à Sud radio...autre ton, autre miroir de la société. Les Chevaliers du Fiel me font rire et rien de tel que d'agiter le gras au-dessous de la ceinture pour commencer la journée "le rire est le propre de l'homme" (c'est Rabelais qui l'a dit) - et voilà comment on se déculpabilise !
Ce matin je me suis déculpabilisée à fond en apprenant qu'une étude allemande pratiquée sur 20000 volontaires entre 25 et 65 ans a été menée pendant 8 ans sur plusieurs aspects de leur consommation et habitudes alimentaires. Donc, la très sérieuse étude révèle que le cacao de bonne teneur (70 à 80 %) diminue de 40 % les risques cardio vasculaires, à raison d'une consommation de 2 carrés de chocolat par jour.

Qu'y a-t-il dans le chocolat ?
La molécule qui joue le rôle d'antioxydant est le polyphénol alimentaire.

(Là je vois le sourire de mon père qui a enfin trouvé la réplique pour justifier sa consommation régulière de chocolat noir).

Le rapporteur de l'étude précise que la poudre de cacao a la teneur la plus importante en polyphénol et qu'il faut vérifier la quantité de sucre du chocolat consommé. Les barres chocolatées et autres bêtises de Kinder et consorts (ça c'est moi qui le dit) ont une fois à une fois et demi plus de sucre que la poudre de cacao.
Quand le journaliste évoque le pouvoir aphrodisiaque du chocolat, il lui est répondu qu'il n'existe pas de preuve scientifique.
L'église, au 16ème siècle prohibait le chocolat.
Sans doute encore un effet du mâlin qui intervient sur tout ce qui peut procurer du plaisir !
Moi aussi j'ai un faible, surtout l'hiver, pour le chocolat noir que je fais fondre doucement contre mon palais en comatant devant la TV.  Le Poulain de mon enfance a ma préférence et même si "une femme honnête n'a pas de plaisir" (comme chantait Ferrat) je vais continuer de plus belle puisque c'est bon pour la santé !