Kélerdut - Domaine des Rochers.

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mercredi 19 octobre 2011

La misère : la refuser mais ne pas refuser de la voir.

Mardi  18 octobre, du foot du Canal+ et un téléfilm sur France 3 « Joseph l’insoumis » sur la naissance d’ATD Quart monde.  Je n’hésite pas une seconde : je n’ai pas Canal+ et mon homme a choisi de voir le foot chez ses beaux-parents sur un écran grand format où on peut distinguer sans problème la couleur des crachats des footeux. Très peu pour moi.
Le film de Caroline Glorion est formidable par ses acteurs professionnels, Anouk Grinberg et Jacques Weber, tous deux excellents mais aussi grâce aux vrais gens (comme le dit plus tard A. Grinberg) qui arrivent à avoir un jeu alors que c’est de leur vie misérable qu’il est question. L’actrice est encore dans l’émotion des personnalités fortes qu’elle a rencontrées et des leçons qu’elle en a tirée. Le camp de Noizy-le-Grand au début des années 1960 comprend des centaines de familles dans un bidonville sans eau courante ni électricité. Le prêtre ouvrier J.Wresinski  se consacre entièrement à ces familles qu’il s’acharne à mobiliser face aux élus politiques, et qui lutte pied à pied contre la police, les assistantes sociales qui harcèlent les familles dont on vient  enlever les enfants de force. Il faudra des années pour que J. Wresinski obtienne le relogement des familles dans des maisons carrées. Ces luttes ont donné Aide à Toutes Détresses « ATD Quart Monde ».
L’émission de Taddeï « Ce soir (ou jamais !) » qui suivait était aussi passionnante avec des invités très différents par leur expérience sur le terrain de la misère. L’actrice principale du film Anouk Grinberg m’a bouleversée dans sa vérité en parlant des  contacts très forts qu’elle a eus avec ces personnes en grande pauvreté. Le discours de Martin Hirsch était un peu plus policé ; on sent qu’il navigue dans des sphères du pouvoir. Je pense que c’est un honnête homme car cela fait longtemps qu’il se bouge contre l’exclusion ; il a quitté le gouvernement en 2010, un bon point.
J’ai beaucoup apprécié les interventions de l’écrivain Joy Sorman qui a parlé de son vécu lors d’une semaine d’observation à la Gare du Nord "Paris Gare du Nord" (l’arbalète Gallimard). Elle a aussi écrit "L’inhabitable" (éditions alternatives), le récit de sa déambulation dans les habitats les plus insalubres de la capitales, un livre écrit avec l’architecte Eric Lapierre.  Après ce genre d’expérience on doit avoir du mal avec les cocktails et les Ferrero Roche d’or chez l’ambassadeur ! Elle ne doit pas beaucoup fréquenter ce genre d’endroit.
J’ai aussi découvert dans  ce magazine une autre pointure : Daniel Terrolle   consacre ses recherches au devenir des SDF et au tabou social qu’ils représentent. Il défend notamment la  thèse  qu’il existe un marché de la pauvreté "La lutte contre "la grande pauvreté" : un marché ?" et "L’arrière cour de la mondialisation. Ethnographie des paupérisés" (Editions Du Croquant).
Ils se sont bien accrochés avec  Hirsch sur le tabou social que représente la misère et je me suis dit que ça allait enfin donner un peu d’ambiance mais tout le monde est resté très bien élevé.
Anouk Grinberg a écarquillé les yeux dans une incompréhension totale lorsque F. Taddeï a posé candidement la question du choix pour les familles entre laisser leurs enfants à l’assistance publique ou les garder prés d’eux dans la pauvreté avec tout ce que cela suppose de violence de déchéance etc. La sauvegarde des enfants dans une possible seconde chance au travers de l’assistance publique était implicite. Elle s’est maîtrisée avec beaucoup d’intelligence et a finement remis le journaliste à sa place.
Des extraits d’interviews du Père Joseph Wresinski ont été donnés. Il est mort en 1987 peu après la création ATD Quart Monde qui avait le soutien de Geneviève de Gaulle.

23 Heures à la pendule. Je veux lire quelques pages de mon polar suédois. Faut faire des choix. Je lâche Taddeï dont l’émission se poursuit. Dommage ! Il est bien ce magazine.

mercredi 12 octobre 2011

Les souvenirs marquants d’un voyage en Crète : les desserts surprise !

Les restaurants ne proposent pas de desserts à  leurs menus ; pourtant dès que vous demandez l’addition le serveur revient avec quelques douceurs qui donnent à cette fin de repas une touche d’attention toujours surprenante. Le tout est servi avec le verre de raki qu’on finit par attendre comme une évidence. Ce dessert fait partie des coutumes, c’est une marque de bienvenue. Comme les plats du repas (il nous a fallut du temps pour le comprendre), il se partage entre les convives.

Les souvenirs marquants d’un voyage en Crète : les chapelles particulières

Vous verrez très souvent sur les routes des petites chapelles de taille miniature de toutes formes et plus ou moins luxueuses suivant les moyens des familles. Victor Zorbas, une figure mémorable de ce voyage en Crète nous a expliqué leur raison d’être : les familles des défunts placent à l’endroit où est survenu le drame une chapelle commémorative. Selon les circonstances de la mort les familles placent dans la chapelle certains objets. D’après Victor Zorbas il y aurait beaucoup de morts violentes dans laquelle la mafia est impliquée. Dans ce cas on place une fiole avec du liquide ; s’il s’agit d’une mort accidentelle on met la photo du défunt.
Lorsqu’on est dans la bulle préservée des vacances, il est difficile d’imaginer les réalités d’un monde impitoyable. Le nord-ouest de la Crète aux mains de la mafia ? Quel crédit accorder à cette version ? D’un autre côté l’économie de la Grèce souffre bien de pratiques mafieuses de la part de ses dirigeants. On n’est peut-être pas si loin d’une certaine vérité.

Les souvenirs marquants d’un voyage en Crète

Le café frappé
Les Crétois sont souvent installés au café devant un verre haut rempli d’un liquide couleur café surmonté d’une légère mousse blanche : c’est une boisson très appréciée et désaltérante. A mon retour, pour  prolonger les sensations estivales, j’ai tenté une copie de l’original : dans un mixeur on broie des glaçons auxquels on ajoute du café instantané, du sucre et un peu d’eau, je remixe. On verse dans un verre haut, on ajoute quelques glaçons et on déguste avec une paille.

Les souvenirs marquants d’un voyage en Crète

Troncs d’arbres protégés au lait de chaux
Au début on peut penser que l’harmonie du blanc et du vert est un simple effet d’esthétique mais il y a bien un intérêt pratique à cet enduit qui recouvre le tronc et une partie des branches : le lait de chaux* a des propriétés préventives face aux maladies. On trouve cette pratique un peu partout en Crète.