Les cerises sont précoces cette année. Nous sommes montés à l'assaut du cerisier il y a déjà 15 jours ; la journée fut sanglante !
La révolution s'épanouit autour de nous et je m'en réjouit. Tunisie, Egypte, Syrie, Grèce, Espagne. Les contextes sont différents mais partout les voix baillonnées crient. Elles veulent la démocratie pour certaines et d'autres qui l'ont déjà veulent une évolution de cette démocratie pour obtenir un travail, la justice, pour changer les priorités, changer la société où l'argent gouverne au mépris de l'humain, trouver d'autres chemins.
La Commune, trop peu connue mérite pourtant de l'être davantage. C'est le 22 mai 1871 que les Communards ont élevé spontanément et sans facebook près de 900 barricades sur lesquelles ils vont se battre pour défendre leur rue, leur quartier face aux Versaillais. Thiers avait déménagé à Versailles aprés avoir négocié un armistice avec l'envahisseur prussien. Paris qui s'est défendu vaillamment devant les Prussiens refuse la redddition.
Une exposition encore visible jusqu'au 28 mai 2011 à la Mairie de Paris (entrée gratuite) revient sur cette période incroyable. J'ai vu l'expo et j'ai été frappée de voir des clichés d'époque : les barricades dans les rues de Paris, les images des incendies, les détructions de bâtiments et monuments importants. Jamais je n'aurais cru que la commune avait eu ce caractère de vrai guerre civile et d'un tel niveau de destructions et de massacres. Les images (gravures mais aussi clichés photos) sont saisissantes et rapprochent curieusement ces évènements de la réalité d'aujourd'hui. Les vues des exécutions de masses faites par l'armée versaillaise sont terribles.
Une exposition encore visible jusqu'au 28 mai 2011 à la Mairie de Paris (entrée gratuite) revient sur cette période incroyable. J'ai vu l'expo et j'ai été frappée de voir des clichés d'époque : les barricades dans les rues de Paris, les images des incendies, les détructions de bâtiments et monuments importants. Jamais je n'aurais cru que la commune avait eu ce caractère de vrai guerre civile et d'un tel niveau de destructions et de massacres. Les images (gravures mais aussi clichés photos) sont saisissantes et rapprochent curieusement ces évènements de la réalité d'aujourd'hui. Les vues des exécutions de masses faites par l'armée versaillaise sont terribles.
Je vous recommande particulièrement un DVD disponible en médiathèque : il s'agit du travail théâtral de Peter Watkins qui a réuni des amateurs pour jouer La Commune.
Le Texte ci-dessous paru dans le monde en fait le récit.
"La Commune (Paris, 1871)" : la Commune de Paris vue par Peter Watkins
Le Monde | 06.11.07 | 16h47
Ce film sur la Commune de 1871 a été enregistré dans un hangar de Montreuil (les locaux de la troupe d'Armand Gatti), avec des comédiens non professionnels, des volontaires qui participèrent aux recherches pour élaborer le scénario, choisirent pour la plupart les personnages qu'ils désiraient interpréter, improvisèrent en grande partie leurs dialogues ou monologues selon une méthode expérimentée dans le génial Edvard Munch (1973). Tourné en treize jours, en suivant scrupuleusement la chronologie des événements, il brouille sciemment les notions de documentaire, de fiction ou de reconstitution historique. Et sape les critères habituels du document télévisuel et de la saga hollywoodienne pour forcer le spectateur à réfléchir sur la forme du film, lui enseigner la méfiance, l'encourager à contester la subordination aux médias. Tout est joué par des chômeurs, intermittents du spectacle, sans-papiers, provinciaux, Montreuillois, permet au public de jouer sa propre histoire, de faire le lien entre les enjeux de la révolution parisienne de 1871 et ceux de Mai 68 ou d'aujourd'hui. Peter Watkins met en place l'irruption de reporters de la Télévision versaillaise et de la Télévision communarde, micros à la main, recueillant d'un côté un discours lénifiant, appelant au maintien de l'ordre, à la lutte contre des "meneurs qui ne sont pas, pour la plupart, français", et de l'autre les témoignages du peuple insurgé. Cette démarche insolite ne peut être taxée d'anachronisme puisque le film s'affiche ouvertement comme interprété par des contemporains qui réagissent en fonction des critères de leur époque.
La Commune
On a pu lire, sous la plume d'historiens du cinéma stigmatisant telle ou telle tentative, qu'il était impossible de filmer une révolution. Watkins prouve le contraire. La Commune se moque des faits, ignore Louise Michel et Jules Vallès, pour filmer une pensée, des idées, donner la parole au peuple, signifier que cette période marqua le début d'une réflexion. Et renvoie des échos contemporains : le racisme, le rôle des femmes, l'inégalité sociale, la censure, l'école...Plus osé, ce rapprochement entre Le Temps des cerises et une chanson algérienne qui parle d'exil et de cachot. Or, nous rappelle l'historien Jacques Rougerie, il y eut, en mars 1871, une insurrection kabyle dont les chefs furent déportés en Nouvelle-Calédonie, où ils retrouvèrent des Communards...
En exergue, Watkins prend la parole pour signaler qu'en procédant au montage de cette version raccourcie il a découvert que la société française qui a produit le film, 13 Production, appartenait au groupe Lagardère. Cette société, dit-il, l'a laissé entièrement libre de réaliser son film comme il l'entendait, sans pressions. Selon lui, il est grave que 13 Production, "société dont la raison d'être est la communication et une certaine forme d'éducation", fasse partie "d'une structure financière qui fabrique des armes". L'inlassable pourfendeur de la crise des médias ne lâche rien.
Louise Michel (institutrice pendant 15 ans) reste la figure féminine emblématique qui a participé en 1ère ligne au mouvement. Elle défendait des idées très nouvelles en matière d'éducation comme des écoles professionnelles et des orphelinats laïcs. Elle fréquente les milieux révolutionnaires et républicain socialiste fondé par Auguste Blanqui[.1]. Après le départ du bâteau en août 1873 pour être déportée en Nouvelle-Calédonie[4], elle chante avec d’autres communards Le Temps des Cerises en regardant s’éloigner la côte. En nouvelle Calédonie, elle cherche à instruire les autochtones kanaks et, contrairement à certains Communards qui s’associent à leur répression, elle prend leur défense lors de leur révolte, en 1878[.
Si vous en avez l'occasion, faites un tour au 42 rue des Cascades à Belleville. L'espace Louise Michel est animé par un personnage formidable Lucio URTUBIA. Je l'ai rencontré quelques temps après l'avoir entendu sur France Inter. L'émission m'avait tellement plue que lors d'une visite à Paris j'ai tenté une visite un dimanche à Belleville. Lucio Urtubia y était. On est entrés et on a passé 2 heures formidables. Une belle rencontre !
La semaine du 21 au 28 mai pendant la Commune : la semaine sanglante (ici ce n'est que du jus de cerise) |
Louise Michel (institutrice pendant 15 ans) reste la figure féminine emblématique qui a participé en 1ère ligne au mouvement. Elle défendait des idées très nouvelles en matière d'éducation comme des écoles professionnelles et des orphelinats laïcs. Elle fréquente les milieux révolutionnaires et républicain socialiste fondé par Auguste Blanqui[.1]. Après le départ du bâteau en août 1873 pour être déportée en Nouvelle-Calédonie[4], elle chante avec d’autres communards Le Temps des Cerises en regardant s’éloigner la côte. En nouvelle Calédonie, elle cherche à instruire les autochtones kanaks et, contrairement à certains Communards qui s’associent à leur répression, elle prend leur défense lors de leur révolte, en 1878[.
Si vous en avez l'occasion, faites un tour au 42 rue des Cascades à Belleville. L'espace Louise Michel est animé par un personnage formidable Lucio URTUBIA. Je l'ai rencontré quelques temps après l'avoir entendu sur France Inter. L'émission m'avait tellement plue que lors d'une visite à Paris j'ai tenté une visite un dimanche à Belleville. Lucio Urtubia y était. On est entrés et on a passé 2 heures formidables. Une belle rencontre !