Kélerdut - Domaine des Rochers.

Kélerdut - Domaine des Rochers.
Kélerdut - Domaine des Rochers.

mercredi 5 mars 2014

Du neuf avec du vieux



Une histoire d’objet et d’enfance.



Pour moderniser ce salon dont la déco a déjà plusieurs fois été changée, je suis partie d’un objet qui fait depuis longtemps partie de mon histoire.

Le miroir soleil fixé au-dessus de la console en verre date des années soixante. Il est passé de l’appartement où je suis née, au 3ème étage d’un vieil immeuble toulousain, à la maison de vacances que mes parents ont construite dans une pinède de Catalogne. Après la vente de la villa d’Espagne, le miroir soleil a réintégré la maison acquise dans les années soixante-dix dans le quartier Marengo. La maison vendue, je l’ai récupéré avec deux buffets qui trônent dans notre salon, exilés de la même époque.

Le console en verre est arrivée par Internet autant dire par les rois-mages après 5 semaines d’attente, le temps de son long voyage depuis la Chine. Elle remplace une table acquise en 1978, aux Puces du Marché St Sernin. Elle est devenue ma table de travail dans mon petit atelier de peinture.

 Pour mettre en valeur cette console aérienne qui pèse quand même ses 30 kgs, j’ai pensé assombrir le fond blanc en bois avec des rayures allant du sol (plinthe comprise) au plafond.

Je disposais de restes de peinture « Taupe », et « beige ». Pour le noir, j’ai utilisé la peinture acrylique dont je me sers pour mes toiles. J’ai d’abord réalisé des essais de couleur et de largeurs de rayures pour vérifier qu’elle était la meilleure harmonie. J’ai ensuite préparé le chantier : protections au sol et ruban de masquage pour définir les largeurs à peindre.

Une fois la peinture réalisée avec un petit rouleau mousse et qu’elle est sèche, j’enlève le ruban de masquage. Le résultat n’étant pas toujours très net, il faut faire des reprises minutieuses. 

C’était risqué mais je suis plutôt satisfaite du résultat. Le miroir soleil est à sa place ; j’ai retrouvé deux angelots en plâtre qui complètent l’ambiance baroque dont j'ai repeint le drapé pour l'harmoniser au fauteuil.

Avec le relooking des fauteuils dont ce "Voltaire" qui finissent de rajeunir la pièce j'ai réalisé une transformation très dynamisante.

St Valentin : Ida en noir et blanc


On était partis trop tard ce soir-là pour l'Utopia de Tournefeuille. C'était la St Valentin et il voulait me faire plaisir. A l'arrivée, le film était commencé. Rien à faire ; ils sont très sympas à l'Utopia mais intraitables sur les règles : pas de bouffe, pas d’entrée après le début de la séance. Je ne peux pas les désapprouver.

18 h 15. Je fulmine ; j'avais imaginé la soirée film et repas en suivant, dans le petit restaurant qui fait partie du "complexe".

Il faut tirer un trait sur « Philomena ». 

Je calme mon dépit en nous attablant avec un verre de blanc tout en feuilletant la gazette. Finalement le temps passe très vite. Nous décidons d’aller voir « Ida » programmé à 20 h. Nous attaquons une assiette et un dessert arrosé d’un Gaillac rouge. Ca va beaucoup mieux ! Il suffit parfois de retourner la situation d’une façon positive.

Dans l’espace d’attente, qui sert aussi bien pour les films que pour le restaurant, je somnole délicieusement.

La serveuse appelle les convives qui attendent leur table : « Jean-Louis ?… » ! L’heureux élu se dresse, suivi de sa compagne, ils saisissent leur manteau, leur sac pour trottiner jusqu’à la table disponible.

Ce manège me ravit. C’est drôle et distrayant. Comme vous le constatez il m’en faut peu ! 

Le film en noir et blanc est superbe par l’économie de la couleur et des moyens. Les acteurs sont excellents. Dans la Pologne des années 60, une jeune fille orpheline, prête à prononcer ces vœux, fait la connaissance d’une tante. L’une et l’autre ont un passé douloureux. Pour l’une, l’avenir est déjà écrit. Elle souffre de la perte d’un enfant. Elle pleure sur les désillusions d’un régime auquel elle a cru. La Pologne est exsangue. La misère est partout. Elle vit dans les restes d’une certaine aisance du temps où elle était juge acquise à la cause stalinienne et condamnait sévèrement les dissidents. Elle se noie dans l’alcool et se prostitue. Elle transmet à Ida une part d’histoire que l’adolescente n’a pas connue et lui conseille d’expérimenter l’amour, l’ivresse…L’autre, Ida, secrète, et quasiment mutique, expérimente mais choisira de retourner au couvent.

C’est poignant et plutôt pessimiste mais très original par son thème. 

Retour à Toulouse… Nous irons voir « Philomena » une prochaine fois. On m’a parlé en bien de « Gloria ». Et puis il y a aussi « Christina »…A non ça c’est la prochaine tempête !