On était
partis trop tard ce soir-là pour l'Utopia de Tournefeuille. C'était la St
Valentin et il voulait me faire plaisir. A l'arrivée, le film était commencé.
Rien à faire ; ils sont très sympas à l'Utopia mais intraitables sur les
règles : pas de bouffe, pas d’entrée après le début de la séance. Je ne
peux pas les désapprouver.
18 h 15. Je
fulmine ; j'avais imaginé la soirée film et repas en suivant, dans le
petit restaurant qui fait partie du "complexe".
Il faut
tirer un trait sur « Philomena ».
Je calme mon
dépit en nous attablant avec un verre de blanc tout en feuilletant la gazette.
Finalement le temps passe très vite. Nous décidons d’aller voir
« Ida » programmé à 20 h. Nous attaquons une assiette et un dessert
arrosé d’un Gaillac rouge. Ca va beaucoup mieux ! Il suffit parfois de
retourner la situation d’une façon positive.
Dans
l’espace d’attente, qui sert aussi bien pour les films que pour le restaurant,
je somnole délicieusement.
La serveuse
appelle les convives qui attendent leur table : « Jean-Louis ?… » !
L’heureux élu se dresse, suivi de sa compagne, ils saisissent leur manteau,
leur sac pour trottiner jusqu’à la table disponible.
Ce manège me
ravit. C’est drôle et distrayant. Comme vous le constatez il m’en faut
peu !
Le film en
noir et blanc est superbe par l’économie de la couleur et des moyens. Les
acteurs sont excellents. Dans la Pologne des années 60, une jeune fille
orpheline, prête à prononcer ces vœux, fait la connaissance d’une tante. L’une
et l’autre ont un passé douloureux. Pour l’une, l’avenir est déjà écrit. Elle
souffre de la perte d’un enfant. Elle pleure sur les désillusions d’un régime
auquel elle a cru. La Pologne est exsangue. La misère est partout. Elle vit
dans les restes d’une certaine aisance du temps où elle était juge acquise à la
cause stalinienne et condamnait sévèrement les dissidents. Elle se noie dans
l’alcool et se prostitue. Elle transmet à Ida une part d’histoire que l’adolescente
n’a pas connue et lui conseille d’expérimenter l’amour, l’ivresse…L’autre, Ida,
secrète, et quasiment mutique, expérimente mais choisira de retourner au
couvent.
C’est
poignant et plutôt pessimiste mais très original par son thème.
Retour à
Toulouse… Nous irons voir « Philomena » une prochaine fois. On
m’a parlé en bien de « Gloria ». Et puis il y a aussi
« Christina »…A non ça c’est la prochaine tempête !
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