Le dépliant mentionne un parcours
de 20 kms sur terrain plat, durée en vélo : 1 h 45 mn. La balade a pour
but de faire découvrir le territoire de la côte de Torreilles proche de
Perpignan. La température est déjà chaude à 9 h 30 quand nous enfourchons nos
vélos. Qu’il est bon ce petit vent qui nous accompagne. Le sentier est d’abord
sableux, il longe la plage. Il est bordé
de tamaris, de canisses, de rares bruyères. Nous arrivons sur les berges de
l’Agly ; la rivière est large, le chemin caillouteux. Sur les hautes tiges de pimpinella anisum, les escargots en grappes se sont regroupés pour l ‘ apéro « Pastis ».
Nous croisons des cultures maraîchères, des artichauts dont le parfum vient
jusqu’à nous, des vignes et des vergers chargés des abricots rouges du
Roussillon. Un splendide abricotier nous interpelle. Je préfère ramasser les
fruits tombés au pied de l’arbre, plus mûrs mais aussi salis par la terre en
poussière. Une fois essuyé, le délicieux goût du fruit chapardé nous amène à
l’inévitable commentaire : « y’a pas photo, rien ne vaut le plaisir
de manger le fruit à l’arbre ». Le soleil prodigue et les limons abondants
laissés par les débordements de l’Agly ont permis toutes ces cultures. Ces
chemins m’en rappellent d’autres, des sentiers de terre poussiéreuse, de
briques concassées bordés de la même végétation méditerranéenne ; à mon
âge on est de plus en plus souvent rappelée à des souvenirs d’enfance. C’était
de l’autre côté des Pyrénées, en Catalogne, dans les alentours de notre lieu de
vacances familial. Mais je m’égare…
Le sentier nous conduit près
d’une exploitation agricole qui s’est spécialisée, grâce aux roseaux, dans la fabrication de anches pour
instruments. C’est en luttant contre le vent que le roseau produit sa
résistance. Le circuit est bien balisé, aucun risque de se perdre : on
reconnaît sans peine les Agulles, ces canaux qui servent à l’écoulement des
eaux pluviales, et enfin les aménagements arborés de la rivière le Bourdigou.
Je craignais pour mon coccyx après plus d’une heure de chevauchée mais les
précédentes balades l’ont adapté à la selle. Ma Rossinante en redemande…On
s’approche de la plage sud en espérant apercevoir quelques adeptes de naturisme ;
nada ! Pas le moindre bout de peau habituellement cachée au regard ; par contre nous nous émerveillons devant les
cactus aux fleurs jaunes. Plus loin sur la piste, les maisons du « village
des Sables » nous surprennent par leur architecture : elles
s’intègrent discrètement dans le plat pays du littoral et paraissent à
demi-enfouies avec leurs bâtiments en forme de parenthèses au milieu duquel on
distingue un jardin. On dirait qu’elles protègent de leurs bras les habitants.
Nous arrivons à la plage de
Torreilles, une plage immense au sable gris et poussiéreux. Un blockhaus hideux
couvert de tags y rappelle la 2nde guerre mondiale.
La boucle est terminée. Je
doutais a priori de l’intérêt du circuit. Je me trompais. On peut trouver dans
des lieux très « touristiques » des chemins qui permettent d’aller à
la rencontre de paysages qui ont leur authenticité, à condition de regarder.
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