Kélerdut - Domaine des Rochers.

Kélerdut - Domaine des Rochers.
Kélerdut - Domaine des Rochers.

mardi 8 septembre 2015

Derniers tableaux - Septembre 2015 -

Peinture acrylique sur châssis toilé "paysage urbain à l'aviron". 


Peinture acrylique sur châssis toilé "Barque à marée basse à Kélerdut."


mercredi 2 septembre 2015

Courrez-y-vite, il va filer !!!

"Nuit Blanche chez Francis" : C'est au Théâtre du Grand Rond à 2 pas de la Halle aux grains jusqu'au 12 septembre.
La salle était pleine hier soir Mardi 2 septembre, pour la 1ère dans ce petit théâtre où l'on se presse plusieurs fois par an. C'est accueillant et sans chichis. On commence par régresser en s'asseyant sur une chaise d'écolier de maternelle devant la petite table où le titulaire du poste distribue la billetterie. C'est ce qu'il faut pour retrouver son coeur d'enfant.
Hier soir, beaucoup de têtes à crin blanc. Forcément Francis BLANCHE, c'est la référence des 55/60. Le souvenir des émissions au poste de radio et des visions en blanc et noir dans la lucarne du salon.

Des comédiens E X C E L L E N T S !!! Mise en scène simple et efficace. Des voix sûres et belles, à l'unisson, et du rire, de la poésie. Attention, une vague de nostalgie  peut vous envahir. 

Courrez-y c'est du bon, du très bon.

Je prépare Noël !!!

Depuis quelques années je profite de la marée des soldes d'été pour anticiper les achats de Noël. "Comment ? tu penses déjà à Noël en Juillet ? !". C'est là l'interrogation faussement outrée des personnes qui préfèrent ne pas se projeter dans des périodes à venir, synonymes de boutiques surpeuplées et de course à l'achat commandée par les fêtes.
Ces fêtes sont pour beaucoup, synonymes de tracas de tous ordres : d'abord sur les choix en fonction des  personnes à qui sont destinés les cadeaux mais aussi en fonction de la profondeur du porte-monnaie.

J'ai  un porte-monnaie de taille très moyenne et surtout je n'ai aucun souci d'anticipation. C'est ma nature et je pense sincèrement que c'est une chance. J'ai donc fait quelques dépenses pour les cadeaux que je destine à mes proches avec une économie de 50 à 70 %.

Le temps craint puis béni de la retraite ayant sonné, je profite de ce temps pour créer dans tous les sens. Ici les créations de l'été 2015.

Je vous livre ici mes dernières créations très hétéroclites que je signe "andreacreations".
Pour protéger les robes, chemisiers...à suspendre un peu partout dans la chambre.

La rêveuse - grès - avant cuisson.

Pochette raphia synthétique au crochet, doublée coton - fermeture éclair - lin et breloques coquillages.
Sac en toile de jute doublé avec tissu identique à celui de la pochette -
Souligné de cuir.
Ce sera le cadeau d'anniversaire de ma nièce Jade, jolie brune amoureuse de cheval et de café Nespresso.

mardi 16 juin 2015

Une avancée sur la maladie de Parkinson.

Comme je l'écris en fin de l'article "INFORADIO" consacré à la colère de F. ROLLIN,  je suis captivée plus tard dans la journée par la rubrique de l'émission de France Inter "La tête au carré" que j'écoute plus souvent maintenant que l'heure de la "jubilacion" a sonné pour moi.

Donc il est question de la maladie de Parkinson et là, bien sûr j’ai aussitôt tendu l’oreille en pensant  à mon ami Michel.
On y entend un chercheur basé à San José (Californie) pour un article paru dans la revue scientifique « Nature » (souvent citée sur France Inter par le médecin chercheur Jean-Luc AMEISEN qui grimpe sur les épaules de Darwin tous les samedis après-midi).




J’ai donc appris que : << l’alpha-nucléine est une protéine qui forme diverses structures qui sont à l’origine de différentes maladies >>. Une comparaison est faite avec les pâtes alimentaires –le gars vulgarise- et c’est pas plus mal : ainsi comme les pâtes qui se déclinent en Linguines, Spaghettis…, les protéines Tau sont constituées de fibres différentes qui ont des surfaces différentes. Avec le temps, des agrégats se forment et se propagent (comme un virus) d’un neurone à l’autre (ça se passe dans le cerveau) et, au fil du temps, les neurones dégénèrent. Il faut savoir que : <<parmi les formes que nos protéines adoptent il y en a qui sont propres à s’agréger >>.

Les recherches ont eu lieu avec des expériences sur les rongeurs et il a été constaté le développement du « Parkinson » ou d’une atrophie.

100 000 à 150 000 personnes  sont touchées en France par cette maladie. Le travail est déjà en cours pour la transposition sur l’homme. Il reste une étape à franchir pour valider les recherches en cours avant de les transposer définitivement sur l’homme : faire des prélèvements sur le cerveau.

Avec cette avancée, l’intérêt de la découverte est aussi que le diagnostic pourra être posé bien en amont, avant la dégénérescence des neurones.

La maladie d’Alzheimer fait aussi partie des « Tau-pathies » et pourrait donc être aussi traitée.

Il n’a pas été fait mention d’un traitement dans l’immédiat mais il semble que la chose soit très près d’aboutir.Courage Michel, il y a de l'espoir.
 
Vive la science !

La colère de François ROLLIN

La radio est allumée dans ma cuisine par ce début d'après-midi pluvieux. Je n'irai pas voir la poussée des haricots ce matin...mais il y a tant de choses à ne pas faire après le café, je ne passerai pas le balai? je ne passerai pas  l'éponge sur la plaque de cuisson éclaboussée de graisse, je ne ferai pas la vaisselle qui s'est assoupie dans l'évier ; je regarde ma tablette, je lis le courrier des amies et j'écoute France Inter. Ce matin la chronique de François ROLLIN avait le ton aigre-doux des règlements de compte. Je ne trouve pas cet humoriste très talentueux en général mais son message a retenu mon intérêt. Pourquoi ? Il poussait un cri d'animal blessé et cela avait un côté très humain qui m'a touchée ; il en avait gros sur le coeur.  Evidemment c'était mâtiné d'humour  (pas mal celle-là vu qu'il était 9 h !) mais on sentait qu'il avait le Patrick COHEN  en travers de la gorge et plus généralement l'institution Radio France. Il semblerait  que les intervenants sur Radio France soient traités par-dessus la jambe, sans considération aucune. Sans blague ? F. ROLLIN déplorait le fait de ne pas encore avoir été informé de la place qui lui serait réservée dans la grille de rentrée. 
Depuis la grève qui a secoué Radio France les allusions en direct sont nombreuses concernant les difficultés des journalistes, techniciens, etc. Je subodore que ROLLIN va être viré ou remisé en tout cas ça sent pas bon pour lui.

La chronique était bien faite, à double et même triple sens. Quant à P. COHEN, rien, silence radio  ! Lui qui soutient généralement les humoristes par ses rires en coin n'a pas soufflé mot ni esquissé une fente des lèvres (quant il rit c'est souvent forcé et ça s'entend). On ne peut pas rire avec tout le monde monsieur COHEN surtout quand on est pris à parti !

Plus tard donc, après le café -ne vous perdez pas, je reviens au début- je prête l'oreille quand l'émission "La tête au carré" annonce une rubrique sur la maladie de Parkinson. Un de mes amis étant depuis quelques temps frappé par elle, j'attrape un stylo pour prendre des notes.

Suite dans le libellé "INFORADIO"  - Une avancée sur la maladie de Parkinson.

samedi 25 avril 2015

L'ART D'ETRE GRAND-MERE

En catalan, grand-mère c'est Iaia (prononcer yaya). Je suis Iaia pour Mathys depuis 8 ans et pour Laïa depuis 5 ans.
C'est fou ce qu'on peu faire avec une boîte à oeufs !
Ils sont blonds autant que j'étais brune. Les années m'ont dotée d'une fourrure qui blanchi de jour en jour. Je suis passée de l'autre côté avec bonheur. Après une semaine à quatre, en mobil-home, on s'est frottés à leurs joies, à leurs peurs, à leurs caprices. Il a fallu donner nos règles qui sont parfois différentes de celles des parents. Avec pédagogie mais aussi avec autorité nous avons franchi quelques barrières. Ils les ont acceptées à partir du moment où nous avons joué sur une égalité de traitement, sans favoritisme.
Nous avons eu beaucoup de plaisir à élever nos deux garçons, à suivre leur éducation, leurs passions sportives. Je comprends pourquoi le temps nous a paru si court ; le nez dans le guidon nous avons vécu pour eux avant tout. Les années ont filé, filé...
La semaine a filé tout aussi vite avec Mathys et Laïa. A 7 h 30, l'une réveillait l'autre. C'est là que débutait pour nous une journée où s'enchaînaient après la toilette, la balade en vélo, l'activité de collecte de fleurs pour l'herbier, la plage, la piscine au camping, la visite de Tautavel (un peu de musée ça ne peut pas faire de mal comme dit Galiène) etc.
Après les 2 premiers jours le poids de nos responsabilités s'allège ; ils vont seuls sur le terrain où Mathys retrouve ses copains acharnés à marquer des buts ou des paniers. Laïa a son territoire aux jeux. Pendant ce temps vous pouviez vous détendre me direz-vous ! C'était le temps que je consacrais au repas ou a mettre les photos sur l'ordinateur, à envoyer quelques messages. 
Le plaisir de partager les moments de créativité, leurs découvertes nous permet de dépasser la fatigue qui s'accumule avec les jours.
Nous savons que nous allons retrouver un rythme différent à notre retour et nous avons contribué à alléger le quotidien des parents.
Sur le trajet du retour, après quelques kilomètres, le ballon en mousse s'avère trop tentant et un jeu s'improvise dans la voiture. Il jaillit vers l'avant et Iaiu (grand-père) pousse son cri de guerre. Silence radio...3 minutes après, Laïa lâche prise pour dormir pratiquement jusqu'à l'arrivée.
Mathys garde l'oeil ouvert malgré le 21ème concerto de Mozart. On passe Richard Galliano. Il devine sans peine les instruments : accordéon, batterie, contrebasse. Cela l'occupe un moment. Il fait une tentative pour réveiller sa soeur. Iaiu intervient. Pas question de rompre le charme.
La cité de l'espace se profile...nous abordons une nouvelle galaxie. Fin du voyage.
Le décor sauvage de Tautavel (P.O)

samedi 11 avril 2015

Deux heures au Muséum pour un atelier cuisine

Je n'ai pas résisté à la proposition du Muséum pour une matinée de cuisine. Dans le parc de la Maourine, à Borderouge on peut faire un tas de choses ; les beaux jours incitent à la découverte ...
Le chef du restaurant La Noria (jardins du Muséum), Christophe Modesto, se prête au partage de son savoir culinaire. Fluet et discret, on ne l'imagine pas à la tête d'une brigade, même modeste, tant il est en retrait, modeste comme son nom, aux côtés d'un sympathique animateur.
Le ton est décontracté et nous voilà tous les neuf en tablier blanc prêts à jouer les apprentis comme dans la série Top chef. 
Quelle déception de constater que nous n'aurons accès à aucune préparation. Hormis le coupage du pain, l'épluchage de carottes et la mise de table pour la dégustation finale, point de prise en main des ustensiles, du four ou autre réalité de la cuisine.
Malgré tout,  nous voyons le chef préparer les 4 recettes du thème "Stop au gaspillage ; la cuisine des restes" en temps réel. Le restaurant ne cuisinant que des produits frais, les restes sont toutefois encore très beaux. L'animateur met à profit les temps de cuisson pour nous parler des légumes utilisés, de la culture de l'asparagum (l'asperge) et des câpres.
Si on part du principe qu'on apprend toujours quelque chose, le pari est gagné.
L'ambiance est détendue et j'ai plaisir à voir de jeunes couples très intéressés par la cuisine et de façon plus générale par l'écologie.

A la dégustation, je plébiscite la tarte aux carottes qui manquait toutefois de consistance et le petit financier au coulis de fraise. 
J'ai trouvé l'expérience enrichissante et tout à fait abordable puisqu'il est seulement demandé 10 € pour ces 2 heures de convivialité. A refaire donc.


 


L'actualité sur la Noria ici : http://www.lanoria-toulouse.fr/
En bleu, les produits qui restent souvent dans le frigo, et que l'on ré-accommode dans ces recettes. C'est le principe de cet atelier !


« Comme un financier »
Ingrédients pour 6 financiers :
- 4 blancs d’oeuf
- 25g de sucre
- 100g de poudre d'amande
- 1 pointe d'huile d'olive

Déroulé :
Mousser les blancs, puis incorporer le sucre, la poudre
d'amande, et l'huile d'olive. Mélanger, puis laisser
reposer 1h au frais. Verser dans de petits moules,
cuisson 10 min au four 180°C.


« Comme un pudding salé ! »
Ingrédients :
Ingrédients (pour 8 unités) :
- 1 baguette de pain
- reste de melsat / jambon / boudin / poisson...
- quelques restes d'asperges (si pointes déjà utilisées)
 - 50 cL de lait
- 2 oeufs
- 25 g de farine
Déroulé :Tout mixer sauf la farine, à incorporer. Ensuite, verser dans des moules à muffins, cuisson 20min au four 180°C.

 
« Comme une tarte »

Ingrédients de base pour 8 personnes :
- 3 carottes
- 50 cL de crème liquide (ou mélangé ½ avec lait)
- 3 oeufs
- 25 g de farine
 Déroulé :
Mélanger au fouet les oeufs et la crème, puis rajouter la
farine. Incorporer ensuite le pesto/tapenade... Disposer les
lamelles de carotte au fond d'un moule à tarte. Verser le
mélange, cuisson 20 min au four 180°C.



« Comme un pudding salé ! »
Déroulé :
Tout mixer sauf la farine, à incorporer ensuite. Verser dans des moules à muffins, cuisson 20min au four 180°C.

 Comme une tapenade : (Tout mixer)
- restes de dinde/poulet
- olives noires
- huile d'olive
- persil...
Ingrédients pour le pesto : (Tout mixer)
- quelques restes d'asperges
- une rasade d'huile d'olive

- parmesan
- pignons de pin torréfiés


 « Comme des rillettes »
Déroulé : Pocher le poisson au préalable dans du lait avec aromates et une pointe d'huile d'olive – porter à ébullition puis retirer du feu. Émincer les câpres et les olives, écraser le poisson à la fourchette puis rajouter le reste.
Ingrédients pour un bol :
- restes de poisson
- 1 jaune d’œuf - sel, poivre, moutarde- câpres- olives noires.




mercredi 11 février 2015

Fin de l'histoire.

Me voilà arrivée au bout du chemin. J’ai retrouvé dans les boîtes d’archives, les fiches de paye de mes employeurs. Au travers de ces documents conservés depuis 1974 je redécouvre mes premières expériences du travail salarié : les colonies de vacances dans le Cantal…
Je m’occupais d’enfants de 5 ans. Le souvenir le plus marquant est celui d’avoir dormi dans des draps trempés d’urine que je n’avais pas eu le courage de changer tant j’étais épuisée. Je souris encore à la pensée du petit Olivier qui, sous un calvaire où nous nous étions posés pour goûter me demande « pourquoi il a une jupe le monsieur ? ».

…La colo dans le Tarn où j’ai rencontré celui qui deviendrait mon mari.

Les bulletins froissés, jaunis, écris à la main égrainent des périodes me semblent appartenir à quelqu’un d’autre. Après 31 années passées dans mon dernier emploi je choisis de clore le chapitre. Pourtant j’aime mon travail où les relations humaines ont une grande place ; mais autour de moi d’autres ont fait déjà le pas vers ce qu’on appelle la retraite. Ce mot a décidemment une connotation négative qui évoque le repli du vaincu, la débâcle. C’est tout le contraire que je lis dans les visages épanouis de ceux qui me disent : « tu verras, c’est cool ! ». J’attends de voir.
D’abord organiser un pot avec mes collègues. J’ai fait une carte d’invitation à l’intention de tous les salariés qui a été diffusée en intranet. J’avais compté sur une cinquantaine de personnes pour un buffet réalisé en partie par un traiteur et par moi. Le punch était frais, les tartes appétissantes. Mes collègues sont arrivées à la sortie de leur travail, pour une bise rapide ou pour rester plus longtemps, bavarder des dernières nouvelles et bien sûr toutes de m’interroger : « que vas-tu faire maintenant ? ». Si je ne réponds pas aussitôt la plupart enchaînent : « on te connaît…tu es tellement active, on ne se fait pas de souci pour toi ! ».

Pourtant je sais que cette transition n’est pas facile ; je l’ai constaté chez mon mari  qui au lendemain de sa retraite s’est jeté dans des travaux de bricolage aussi baroques qu’inutiles. J’ai dû le supplier d’arrêter ses activités disparates.  Les choses se sont normalisées avec les beaux jours et surtout avec son investissement dans une association.
Après un petit discours sur le ton de l’humour, mes collègues disent à leur tour des mots d’amitié qui me touchent mais je ne me sens pas émue au point de faire couler les larmes. Je suis sereine comme s’il ne s’agissait pas de moi. 

Je découvre un carnet où chacun a écrit un mot à mon intention. Il a dû faire le tour des services car je peux y lire les signatures de collègues très dispersées dans l’hôpital. Je leur en suis reconnaissante. Tous se sont cotisés pour m’offrir fleurs, livres, tubes de peinture, soins de beauté, sacoches de vélo, repas au restaurant et bon d’achats pour des sous-vêtements affriolants.
Une trentaine de camarades est finalement resté pour boire un verre de Prosecco. Un peu plus tard on remballe tartes, restes de fromages et punch que nous boirons 15 jours durant en tête-à-tête avec Francis à la santé de la retraitée que je suis. J’ai compris un peu tard pourquoi je me réveillai avec la tête un peu lourde.

Ces moments sont essentiels pour pouvoir dire au-revoir, même si on sait que peu à peu les liens se distendent et que se revoir sera de moins en moins d’actualité ; quoi que… Quand on a travaillé dans un hôpital on est parfois amené à y retourner pour des raisons plus ou moins graves. Je sais que revenir dans cet hôpital-là sera toujours un moment de retrouvailles heureuses.

Et maintenant, en route pour de nouvelles aventures !


lundi 7 juillet 2014

La visite guidée



La visite guidée
Nous y voilà : pile au rendez-vous de la visite guidée du village de Torreilles.  La cloche de l’église vient de sonner 10 heures et nous rassemble sur la place Louis Blasi, au centre du village. Ils se présentent comme nos guides, d’abord le prénommé Louis, petit et rond comme un tonneau. Il a une expression de grande jovialité dans le sourire au milieu d’un visage joufflu noir de soleil. La  tête est dégarnie, cernée à l’arrière par un collier de cheveux coupés courts. Ses bras courts et puissants, ses mains fortes sont celles d’un travailleur manuel. Le partenaire est plus élancé. Comble de hasard, il se prénomme aussi Louis. Son visage  recouvert d’une barbe blanche de quelques jours manifeste plus de réserve que celui de son compagnon. Il y a une élégance dans sa chemise à rayures aux manches longues retroussées sur les coudes qui dénote une profession plus conventionnelle. Ils ont tous deux atteint la soixantaine. On comprend vite leur attachement au village : Louis le premier, a été à la tête pendant 20 ans des pompiers de la contrée. Il est aussi maraîcher. Louis le second, vient de renoncer à un cinquième mandat de maire de Torreilles. Tous deux guident en bénévoles, les touristes auxquels ils relatent les origines médiévales du village, les figures marquantes de son histoire comme celle de Claude Blazy, leur instituteur commun qui a élevé plusieurs générations au culte du beau et de l’esthétisme et qui a obtenu le titre de « Monsieur Cinéma » en 1969 après 10 semaines de victoire à la célèbre émission de Pierre Tchernia. Louis (le maire) évoque avec des étoiles dans les yeux cet instituteur qui abordait toutes les leçons d’histoire dans le costume de circonstances : tantôt en Vercingétorix, tantôt en César…sans parler de l’initiation à la littérature, au cinéma.
Le groupe flâne dans les ruelles épargnées par le soleil, porté par les voix de Louis et Louis, chacun se prêtant la parole à tour de rôle pour évoquer l’architecture de maisons de briques, galets et marbre ; les façades « subventionnées », c’est-à-dire rénovées avec les subventions municipales afin de respecter l’harmonie des couleurs préconisées par la ville ; les maisons bourgeoises aménagées pour certaines en luxueuses chambres d’hôtes. La grande bâtisse de l’école des filles a dû être démolie suite aux effondrements divers. Le sol était marécageux. Ce grand espace est devenu la place des Souvenirs d’enfance, sur laquelle l’ancien préau a été conservé ainsi que la grille d’entrée de l’école.
Les crues de l’Agly ont donné plus d’une fois l’occasion à Louis (le pompier) de passer des nuits blanches à secourir ses concitoyens. Les inondations ont fortement marqué le pays. Elles ont développé les solidarités entre les habitants qui oubliaient pendant cette trêve forcée les vieilles rancoeurs  qui ne manquaient pas d’être ravivées ensuite.
Nous nous transportons à la chapelle de Juhègues à l’orée du village. Cette chapelle romane dont les origines chrétiennes datent du XIe siècle, aurait été au IXe siècle le lieu d'accueil d'une colonie juive d'où le nom Juhègues, du catalan juheu : juif en français. L’ermitage, les bâtiments annexes et le parc alentours ont été magnifiquement restaurés par la commune. De nombreux évènements culturels et artistiques s’y déroulent au printemps, en été et en automne.
Les deux Louis nous invitent à déguster un verre de cet excellent muscat, couleur d’or ainsi que biscuits croquants et rousquilles. On ne pouvait pas mieux finir cette visite que je conseille à tous les amoureux du pays catalan.