Kélerdut - Domaine des Rochers.

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samedi 14 mai 2011

MES VOYAGES : TOSCANE 6EME EPISODE

LA RONDINE (l'Hirondelle)
La grange où nichent les hirondelles
Pour ouvrir le battant de la petite fenêtre, je devais soulever le rideau de coton clair brodé à l’ancienne.

Il était 6 h à peine et il fallait éviter le bruit qu’aurait provoqué la chute de la tringle qui tenait par miracle.

Je les surprenais au petit matin, côte à côte sur le fil électrique à hauteur de la fenêtre. Elles profitaient de ces derniers instants de paix, avant le bruit des tracteurs dans la campagne.

Plus tard, elles se lançaient en poussant des cris aigus à l’assaut du ciel de Toscane d’où une main invisible et sûre semblait les diriger, pareilles à des cerfs-volants, du plus haut pour les ramener brusquement au ras du sol.

C’était un ballet incessant que nous suivions dès le petit déjeuner qui nous rassemblait autour de la longue table sombre de la grande salle. Les hirondelles fusaient, comme propulsées par une  fronde au travers de la fenêtre ouverte de la chambre contiguë.

Tout le temps que dura notre séjour, nous entendîmes Jocelyne maugréer contre les hirondelles.

Dès les beaux jours, elles reprenaient possession des lieux et nichaient dans un rez-de-chaussée contre les poutres.

Notre hôtesse se plaignait de ces intrusions intempestives, des fientes qu’elles laissaient sur ses rideaux, sur les courtepointes…

Mais pourquoi persistait-t-elle à laisser les fenêtres grandes ouvertes ?

La journée s’annonçait belle ce matin du mois de mai et nous étions partagés entre le désir de rester encore un peu dans la grande maison tranquille et celui de la découverte de Florence.

Nous avions tourné le dos, prêts à quitter la cour, lorsque Jocelyne nous appela avec insistance.

Son buste s’encadrait dans la petite fenêtre de la chambre à l’étage. Elle tenait quelque chose dans la main que l’on distinguait difficilement depuis la cour.

« Regardez ! Elle s’est cognée si fort contre le montant de la fenêtre qu’elle s’est assommée et s’est retrouvée par terre».
Elle caressa la petite tête noire blottie dans sa main, l’approcha de ses lèvres puis relâcha la prise.

L’hirondelle s’élança, retrouvant ses esprits tout en  se disant qu’elle n’avait pas encore poussé son dernier cri et qu’elle avait toute une saison pour jouer au cerf-volant.

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